L'oeil de Moryagorn
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L'oeil de Moryagorn

Sous les griffes acérées des Dragons s'élèvent les champs de gloire des Hommes. Dans un même écho les ténèbres renvoient leur litanie lancinante emportant avec elles la force des damnés vers les champs de bataille dont le centre est leur coeur...
 
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 Nellieru HECATE SHEN’ESSANIÂ

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Nellieru
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Nellieru


Nombre de messages : 56
Date d'inscription : 27/05/2008

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MessageSujet: Nellieru HECATE SHEN’ESSANI   Nellieru HECATE SHEN’ESSANI Icon_minitimeMar 27 Mai - 18:00

Clang ! Clang ! Fssshhhhhhhh !

- Nellieru !!!

- Pas maintenant Maman!!!

- Nellieru, c’est l’heure de ta leçon d’armes, alors tu viens tout de suite !

- Ok c’est bon j’arrive laisse moins 10 minutes que je me débarbouille.

- Tu en as 5, sinon…

Dépitée, elle remit le bloc d’acier qu’elle était parvenu à obtenir et le coffret contenant la poudre de diamant qu’elle comptait y adjoindre dans la remise fermée à clef de son père, elle finirait le cadeau d’anniversaire de sa mère plus tard et fonça vers la cascade derrière la forge - son père avait vraiment trouvé l’emplacement idéal pour implanter son atelier - afin d’aller se décrasser de sa sueur et de la poussière.

Alors qu’elle se lavait sous l’eau froide, quasiment nue, elle perçut un chant, une note qu’elle connaissait par cœur, et la sensation du métal froid se posant sur sa chair suivit cette note aiguë :

- Ne t’ai-je pas appris à toujours être sur tes gardes ma fille, quel que soit le moment ?

Un sourire naquit sur les lèvres de la jeune femme :

- Bien sûr que si Maman mais toi… t’es-tu demandée pourquoi je portais des bottes alors que je me laves sous la cascade ?

Et sur ces mots, elle releva alors la jambe droite, un léger scintillement révéla la présence d’une espèce de filet qui, si Alliandra n’avait pas eu d’aussi bon réflexes, aurait emprisonné les pieds de la Combattante, mais cela permit néanmoins de la déséquilibrer et de la faire chuter dans l’eau froide, lui faisant perdre son arme et la mettant à la merci de la jeune Artisan qui s’était baissée afin de récupérer ses cimeterres, cachés par les embruns et le scintillement de l’eau.

- Je ne suis certes pas aussi bonne guerrière que toi Maman mais j’ai de la suite dans les idées !

- En effet, mais imagine que ton filet se soit raccroché à un rocher, tu serais morte à présent si cela n’avait été moi, dit alors sa mère qui se relevait, désormais trempée, bien passons à ta leçon, je veux que tu parviennes à parfaire la technique que je te lègue, le combat à deux lames n’est vraiment pas chose aisée. Alors, en garde !


*
* *


Nellieru, ou Nel pour ses proches, est une jeune femme de dix sept cycles blancs née dans un petit village nommé Syzellenor, à mi chemin entre Havre et Yris.

Elle est née de l’union d’un Artisan, Mélyst SHEN’ESSANIÂ, et d’une Combattante, Alliandra HECATE lors d’une nuit sans Augure. Ce qui d’ailleurs semble être à l’origine d’une anomalie chez cette enfant : en effet, ses yeux, en plus d’avoir la couleur du mercure, ne possèdent pas de pupilles, ce qui ne semblent pas la gêner outre mesure, et d’étranges pressentiments lui valurent l’affectueux surnom de corbeau auprès des autres enfants du villages. Cela eut pour conséquence de ne pas lui permettre de se faire beaucoup d’amis, voire pas du tout, lors de sa jeunesse.

Un peu déçue, Alliandra voulait un mâle, sa mère débuta néanmoins très tôt son éducation guerrière mais depuis toute petite, Nel, dont les amis étaient plutôt imaginaires que réels, était fascinée par les travaux de son père et se cachait souvent dans son atelier afin de l’observer. Alliandra, voyant son combat perdue d’avance, fit tout de même d’elle une personne capable de se défendre, disant toujours que si elle devenait Artisan, il lui faudrait mieux mettre ses créations à l’épreuves et donc aiguiser ses compétences guerrières afin de tester la maniabilité, l’équilibre et l’utilité de ses armes, sur ce Nel lui répondait toujours que si elle devenait aussi douée que son papa, elle ne confectionnerait pas seulement des armes, mais elle ferait aussi des objets courants, des vêtements et même des maisons. Elle suivit donc son apprentissage auprès de son père et appris auprès de lui à aimer les différents matériaux, ne se sentant pas d’affinités avec un en particulier car tout ce qui lui plaisait, c’était travailler la matière. Et même si elle n’était pas une grande guerrière, elle aimait bien les leçons de sa mère car elle apprit à mieux observer, aiguisant ses sens, c’est ainsi que celle-ci lui fit don d’une technique qu’elle avait apprise d’un grand maître d’armes originaire du Désert du Souffle Brûlant : l’utilisation de 2 lames simultanément, à savoir des cimeterres.

De ses leçons, Nel en a gardé un profond respect pour les Combattants, une espèce de code martial qui lui interdit de se battre contre un adversaire désarmé et incapable de se défendre, une technique de combat somme toute assez rare même si elle ne la maîtrise pas parfaitement et une coordination dans ses mouvements qui lui est très utile lorsqu’elle travaille à l’atelier.

Par contre, devenir artisan lui a fait découvrir pleins de choses, notamment lorsqu’elle accompagnait son père à Dungard pour ses commandes, elle eut l’agréable surprise d’être remarquée par un Artisan adepte des Sphères élémentaires, Tah Rîn Kha, qui senti en elle un certain potentiel pour la magie ; celui-ci, apprenant qu’ils habitaient sur la route de Havre, proposa alors au père de Nel de passer chez eux afin d’éveiller l’enfant au chant des Sphères, celui-ci, fier, s’empressa d’accepter l’offre et l’invita à venir chez eux, lui offrant de se servir de son atelier et de profiter du passage vers Havre pour écouler ses marchandises. Quelques mois plus tard, Tah Rîn Kha venait s’installer pour un moment à Syzellenor, travaillant un peu mais partageant surtout son savoir sur les Sphères avec la petite Nel, curieuse et avide de créer des œuvres à partir de l’Elément brute. Le Maître lui apprit aussi à dessiner, lui permettant ainsi de coucher sur parchemin les plans de ses conceptions afin d’avoir une vue d’ensemble plus efficace, elle conçut d’ailleurs ainsi, avec son père, la roue à aube qui alimente le soufflet de la forge de l’atelier. Par contre, elle devint très critique sur son travail, se permettant de moins en moins de travailler avec des matériaux dont la qualité laissait à désirer ou possédant de petits défauts.

Ce souci de perfection, les connaissances qu’elle avait engrangé et l’appui de Tah Rîn Kha lui offrirent un jour de se voir attribuer la conception d’un tombeau par Sarishsar, Dragon du Feu lié au grand héro Solannir, capitaine de la Légion Ardente, un célèbre groupe de Mercenaires - et proche lieutenant de Jard le Seigneur des Marches Alizés - tombé au combat après qu’il ait protégé de sa vie et de sa lame la région qui borde les Lacs Sanglants des terribles Belgoriens.
Honorée de cette demande, elle sollicita l’aide de son père et tout deux partirent pour les Marches, sur le lieu où devait se construire le monument. Il leur fallut un cycle complet pour élaborer et ériger la tombe de Solannir, sans compter la dette qu’elle a pour l’usage d’un certain matériau rare : celle-ci se présente sous la forme d’une crypte de marbre blanc lovée dans la queue d’une représentation en pierre magmatique de Sarishsar, sur le dôme de la crypte figure une statue représentant Solannir, l’épée levé vers les cieux et tenant dans le creux de son autre main une demi sphère faite de Sang de Kezyr dans laquelle brûlera éternellement un feu élémentaire. A l’intérieur, un escalier, dont les contremarches et les parois sont gravées de fresques représentant les combats où œuvra Solannir, Sarishsar et la troupe de la Légion Ardente, mène à la crypte proprement dite où, posé sur un autel de pierre tendu de satin rouge un sarcophage de cristal dans lequel repose Solannir, et sur le mur une représentation de sa dernière bataille inscrite dans une grande plaque de bronze martelée.
Désormais, la Légion Ardente, accompagnée d’un petit groupe de soldat de la garde personnelle de Jard, a construit son quartier général autour du tombeau, gardant ainsi l’accès à la dépouille mortelle de son chef.

La conception de ce tombeau fut le point culminant de la vie d’apprenti de Nel, et comme elle n’avait pas été seule pour le concevoir elle décida qu’il lui fallait maintenant partir afin d’en apprendre encore plus des autres Artisans et de leur produire ensuite le tombeau, l’œuvre qui la fera peut être reconnaître comme Compagnon par ses pairs. A moins qu’elle ne dresse ce qui pour elle est devenue une obsession : la construction d’une demeure élémentaire, mais pour cela il lui faudra parfaire ses connaissances en Magie.

Une fois reconnue, elle ouvrira son propre atelier dont elle a déjà le nom : Le Marteau des Eléments.

Je me nomme NELLIERU et mon nom laissera son empreinte dans le ROYAUME de KOR
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