Je me présente à vous, fourbu de mes dernières émotions. Les combats dans les Arènes ne sont pas de tout repos vous me direz... je pourrais vous le narrer même.
L'on me nomme
Torvyän,
Eless'ratiel'felich de mon nom, ou du moins ce que l'on m'en a dit. Oui, ce que l'on m'en a dit, car je n'ai jamais connu mes parents à vrai dire.
Vous l'avez remarqué je pense, j'œuvre pour la caste des combattants, ça se voit grâce aux brassards de force et à ma carrure peu commune pour un jeune homme de 17 ans, mais surtout pour les Dragons, et particulièrement
Kroryn. J'aime à légèrement camoufler ma cotte de mailles sous une multitude de bandes de tissus noires, grises foncées et beiges, qui font office de vêtements en temps normal. Depuis le temps, je me suis habitué à rapidement les mettre, car il n'y a rien de plus compliqué que de faire tenir un ensemble de tissu flottant, non attachés entre eux.
L'épée... les deux épées longues qui trônent dans mon dos sont ma fierté, et particulièrement celle de fine facture. Je risquerais de devenir... agressif si quelqu'un y touche, ou au moins agressif au maximum de ma capacité.
Je suis d'un tempérament calme, voire même passif, mais j'ai constamment l'oeil aux aguets, oeil entraîné pour le combat, perçant. Mon visage acéré rappelle aisément mes souvenirs, et ferait presque penser à un oiseau de proie. J'ai réussi à bien attacher mes bandes afin que lors d'une charge, l'on pense à un faucon en piqué droit sur soi. Mes cheveux noirs sont ramenés en arrière, et parfois en une grande tresse, afin de ne pas gêner dans le feu de l'action, encadrant mes yeux d'un bleu clair.
En me regardant dans le reflet produit par l'eau, je me dis souvent que je ne suis pourtant pas si moche que ça, et allez savoir, les gens ne m'apprécient pas. A ce propos je vous remercie de m'écouter. C'est comme si une malédiction s'était abattue sur moi après mon enfance, et que personne ne veut me côtoyer, et qui me poursuit encore. Ma foi, je m'y suis habitué, vous l'aurez remarqué à personnalité peu loquace : cela arrive souvent quand l'on voyage seul.
Que dire de plus... je n'aime pas combattre pour le plaisir de répandre des boyaux, trancher des têtes, des bras, ou autre action sanguinaire, mais juste pour la beauté du combat, le fracas des lames, les étincelles, et les mouvements dignes du plus beau tableau. Je m'entraîne souvent, afin de me prouver à moi-même et aux autres que je ne suis plus le gamin que l'on aurait pu connaître. J'ai trop de questions qui brouillent mon esprit, trop de questions sans réponses, auxquelles, j'espère, le temps pourra me fournir celles-ci.
Je ne te conterais pas mon histoire : elle ne t'intéressera pas; je ne te dirais pas pourquoi je suis ici ; il n'existe pas de raison; retiens juste mon nom étranger, car je voudrais que tu reconnaisses celui qui sera encore en vie lorsque tu le recroiseras.
Je m'appelle Torvyän, et le Feu marche avec moi.