L'antichambre des encres

C'est ici que les les plus valeureux endurent la douleur des aiguilles et la fièvre des couleurs flamboyantes qui couvrent leur peau.

Gikuji, la maîtresse de ces lieux vous accuillent jour et nuit pour faire de votre corps la toile de son savoir et vous offrir la révélation de ce qui se cache au plus profond de vous.

En quoi consiste cet art? Qu'apporte t il?

A pouvoir tracer sur tes muscles des arabesques les mettant en relief, à pourvoir ton visage de telles couleurs que même certains tatouages tribaux feraient pâle figure, à colorer ton corps afin d'exprimer la tornade qui coule en toi, et l'afficher à la vue de tous.

Torvyän entre, un peu rebuté à la base, mais finalement décidé :
- Bien le bonjour à vous Dame Gikuji. J'ai entendu parler que vous étiez l'une des meilleures sur Kor à pratiquer l'art des encres et de la peinture sur les corps. Je voudrais savoir s'il était possible, à l'image du feu qui coule dans mes veines, pouvoir le retranscrire à même ma peau ?
Le jeune combattant avait les yeux brillants rien qu'à cette simple idée.
- Pourriez-vous me renseigner sur la persistance dans le temps et aux épreuves de votre art ?

Dame Gikuji plisse les yeux à ta vue pour scruter les traits de ton visage.

Elle se lève et prend une fiole dont l'encre à l'intérieur est sombre avec des reflets rouge.

Elle approche la fiole du visage du Combattant, à hauteur de ses yeux. Son regard oscille entre les yeux de Torvyän et la couleur de l'encre.

Puis elle pose le flacon aux formes arrondies et murmure :

-" Pas assez sombre..."

Elle commence à fouiller dans ses innombrables récipients. Le bruit de verre entrechoqué donne à la situation une ambiance comique et détend un peu l'atmoshère...

Elle revient avec un flacon minuscule dont le liquide qu'il contient semble crépiter et s'enflammer à chaque fois que la fiole est secouée.
Le liquide à l'intérieur est d'une teinte bleu nuit. Par contre, lorsque la maîtresse des encres agite le flacon, les quelques gouttes qui sautent de la masse liquide pour y replonger prennent, l'espace d'un instant, une teinte de feu trés sombre comme si on regardait un brasier à travers les yeux de quelqu'un qui vient de tout perdre.

La femme se tourne à nouveau vers Torvyän et demande :
-" Et avec cette encre, que devrais-je représenter précisément? "

Posant un regard sur l'anatomie de Torvyän puis sur son visage, Gikuji lui dis ces mots :

-" Sachez messires que je puis vous offrir ce que vous désirez, mais cela a un pris.
-" Je pusi même apporter le feu dans votre bras, le brasier dans votre oeil et la fournaise dans voter poitrine, mais aurez-vous l'endurance pour supporter une telle épreuve? Car on ne dompte pas le feu aussi aisément...

Gikuji semble lancer un regard interrogateur à Torvyän.

Le laissant réfléchir, elle repose l'encre aux reflets rougeoyants sur un bureau jonché d'onguents et auter bocaux mystérieux, laissant planer dans l'air une volute de fumée d'un bâton d'encens qu'elle vient de rallumer...

Gikuji se retourne vers son interlocuteur.

Lui lançant un regard de défi en jaugeant son allure.

Elle s'éclaircit la gorge avant de clamer :

-" Sachez messire, que tel que je vous vois, je ne sais pas si vous seriez capable de supporter le Feu que je pourrais unir à vous. baissant les yeux sur le flacon posé sur le capharnaüm de son bureau, elle dit d'une voix plus mesurée :
-" Ceci n'est pas une insulte mais la puissance qui dort en cette encre est bien plus qu'un simple liquide qui serait passé entre les mains d'un mage, si puissant soit-il.

Elle semble regarder la brûlure sur ton torse qui est légèrement visible par-dessus les vêtements et les bandages.

-" Excusez mon indiscrétion, mais si ce que je vois est bien la marque de kroryn, et si elle paraît si récente qu'elle en a l'air, ce pigment pourrait vous faire périr dans d'atroces souffrances. De plus, ceci n'est pas un défi ou une remontrance cher élu, mais; si vous êtes un jeune enfant d'un dragon, sachez que vous êtes loin de connaître la vrai valeur du mot INCENDIE! Elle appuie bien sur le dernier mot pour faire comprendre que ce n'est pas une décision qui se prend à la légère et que l'initiation que Torvyän a connu n'est rien en comparaison de ce qui pourrait advenir s'il acceptait qu'elle le tatoue avec cette encre.

-" En ce qui concerne les prix, tout dépend de ce que vous attendez de moi. Par exemple, pour la commande dont m'avez parlé, si j'utilise des encres naturelles et sans aucune capacités mis à part leur envoûtantes couleurs : je vous proposerais trois Dracs d'argent payables d'avance.

-" Alors que décidez vous jeune élu? Vous êtes prêt à subir le feu de l'encre?

-" Ou préférez vous attendre à plus tard le temps de vous décider?

La jeune femme repose son stylet et ses aiguilles aux pointes recouvertes d'encres en acquiescant tout autant pour apprécier la qualité de son travail que les cicatrices qui vouvrent la peau du jeune torvyän.

-" vous avez une peau particulièrement réceptive aux essences les plus subtiles et aux affres les plus brûlants jeune ami? déclare la tatoueuse avec un ton admiratif qu'elle tente de cacher.

-" Je ne sais pas si mon art mérite votre peau comme support mais j'espère que le résultat vous convient? demande-t-elle avec angoisse.

-" Je me permets de vous remettre cet onguent qui fera cicatriser plus vite et qui donnera tout son éclat au tatouage sans pour autant se ternir."

Elle tend la main vers l'homme qu'elle vient de tatouer et lui remet une petite fiole d'un liquide huileux et brillant à la lumière des bougies.

Elle passe une dernière fois sa main et son regard sur l'épaule et le côté de torvyän avant de lui déclarer :

-" Vous pouvez rejoindre vos habits, combattant..."

Le jeune combattant prit la fiole de ses deux mains placées en réceptacle, et posa délicatement celle-ci dans son sac.
- Je suis le plus chanceux des hommes. Votre talent et générosité m'honorent. Si je puis vous être d'une quelconque utilité, n'hésitez pas à me faire mander. Pour ce qui est de ma peau, je pense qu'elle n'a du faire que compliquer votre travail. J'ai hâte de me voir dans la prochaine surface miroitante pour voir votre chef d'œuvre.

Il passa sa main le long de son bras, effleurant quelques cicatrices, et eu un léger frisson.
- Disons que ma caste et mon métier me prennent tous deux à corps et à cœur. Mais je recouvre vite de mes blessures, ne vous en faites pas pour cela. Merci encore pour ce flamboiement de couleurs.

Il se dirigea vers ses vêtements, avec lenteur se rhabilla, de peur d'emporter l'encre au passage du tissu. Torvyän finit par attacher son armure, et dans une dernière révérence, quitta l'antichambre.
- Et si vous avez besoin de moi, demandez Torvyän à l'Anneau d'Or !

La jeune femme regarde Torvyän regagner ses habits et contemple sa musculature plus que son propre travail. Elle sourit et tend la main vers une silhouette invisible en disant dans une voix fluette et un peu cassée :

-" Si vous me revenez indemne de la terrible bataille qui enténèbre les esprit de tous le royaume désormais, j'aurai honneur de recouvrir votre peau d'un tatouage de votre convenance et ce, avec plaisir..."

Gikuji met une affiche dans son échoppe qui veint de changer de local et propose à qui le désire qu'elle ailerait qu'on lui rapporte un peu de sang des victimes de la bataille, des armes brisées, et si possible, des minéraux ou des végétaux provenant des champs de bataille qui ont décimé la population.

Il lui sera ramené du sang des vaincus, ainsi que des armes brisées et les éléments qu'elle demandait par Erhylion

Gikuji se présentera dans sa nouvelle échoppe qui est dans le quartier des temples. En effet, proche du temple des Vents de Szyl, se trouve une petite maisonnette en dur sur deux étages qui a une architecture élancée et pleine de fioriture aux toits peu pentus et pointus à chaque angle se terminant par des décorations mêlées de bois préciaux, de métaux et de cuirs tendus.

Lorsqu'Erhylion et Torvyän pénètrent dans l'échoppe ils tombent nez à nez avec une dizaine d'hommes et de femmes, tous tatoués, à la peau largement découvertes et étudaint les corps des uns des autres comme on étudierait une oeuvre d'art minuscule pour déceler le secret de sa pureté.

Quelques instants plus tard apparaït Gikuji.

Son corps est complètement dénudé. Elle arbore sur les épaules des motifs en formes de rubans trés fins qui s'entortillent et se terminent en lames acérées sur ses avant bras.

La partie gauche de son visage porte aussi une multitude de motif représentant tous la même rune , celle du verbe, dans des formats et des styles différents. Ces runes s'étendent de plus en plus sur le bas du visage et se terminent en quelques fines arabesques dans le cou.

Elle vous regarde avec douceur et gentillesse et un petit sourire aux lèvres lorsque elle voit l'effet que font ses jeunes années et ses formes insolentes aux yeux des deux citoyens qui viennent d'entrer.

Puis de sa voix la plus douces elle demande :
-" Bonjours mes seigneurs, Vous désirez que je pose mes formes encrées sur votre peau? Ou bien venez vous trouver la forme d'art qui sublimera votre beauté naturelle en vous transcendant au-delà de ce que peut offrir la nature?

-" OH! Je vois que vous avez les bras chargés, ceci doit être pour moi. J'aimerais assez un peu d'aide pour broyer ces morceaux de métaux pour les mêler à mes encres ainsi que de transformer en poussière ces reliques des héros tombés.

-"Vos bras musclés devraient pouvoir m'aider et accélérer le rythme de mes recherches. A moins que vous ne soyez attendus aileurs. Au quel cas, je ne souhaiterais pas vous retenir ou vous gêner dans vos attentes."

Torvyän, tout d'abord intrigué par les personnes présentes, recouvertes de motifs et dessins à en perdre la tête par leur complexité, s'inclina à l'approche de Gikuji.
- Je ne peux répondre pour Erhylion, mais j'ai tout mon temps pour vous aider en ce qui me concerne, et j'en serais enchanté.

La jeune femme à la démarche féline répond avec un sourire mutin :
-" Alors soit !"

Torvyän peut alors contempler la chute de reins de l'ensorcelante artiste ornée d'un entrelac de fleurs stylisées d'où s'écoulent des nectars en forme de rune d'inspiration qui reposent sur une partie de son corps qui fait détourner le regard du combattant même si la curiosité l'emporterait bien et le fait trébucher avec tous son fatras dans un amas de coussin fort heureusement.

Gikuji se retourne et prononce d'un air alangui :

-" Allons combattant, il viendra le temps de nous endormir plus tard, même si ces coussins paraissent confortable."

Puis la tatoueuse et le combattant dans une salle attenante où se trouve une douzaine de mortier d'un demi mètre de diamètre avec chacun un pilon. Les mortiers sont faits de différents matériaux et semblent plus ou moins ouvragés. Certains laissent entrevoir une histoire qui remonterait à plus d'un siècle.

Puis tendant une main vers un mortier et un pilon, elle s'adresse au combattant en lui demandant :

-" J'aimerais que vous réduisiez en poudre, les armes brisées, dans ce mortier et que vous fassiez le tri entre les différebnts matériaux.
N'hésitez pas à me demander si vous avez besoin de quoi que ce soit."

Gikuji quitte la pièce et monte à l'étage où semble-t-il doit se trouver son atelier de tatouage. et ses fioles chatoyantes.

Un léger grondement sourd vient de la pièce faisant office de hall. les occupants sont en train de méditer apparemment...

Erhylion aura suivi, Nellieru l'ayant un peu viré de La Lame Brulante afin aura t elle dit "de s'empregner des courants magiques que Duncam aura doucement guidé tout au long des années où il occupait la boutique", il n'a donc rien à faire pour l'instant, et mettra donc la main à la pâte de bon cœur, se rappelant que sa mère disait toujours qu'un travail assidu et une concentration sans faille menait vers la clarté de l'esprit.

Il tirera avantage des connaissances de la matière qu'à commencer à lui inculquer Nellieru (il se mettra d'ailleurs à penser un peu à l'étrange jeune femme aux yeux couleur mercure qui semblait étrangement l'attirer, bien que les formes de Dame Gikuji s'offriront néanmoins à plusieurs reprises à ses pensées), aidant son ami à triller les différents métaux et autres matières, demandant néanmoins les quelques fois où il ne saura pas (à la fois pour vérifier et aussi pour observer la belle artiste)?

Puis il se servira des mortiers et pilons présentés par Dame Gikuji pour réduire en poudres les matières ainsi triées.

Torvyän a écrit:

Torvyän enleva les bandelettes qui lui recouvraient le buste, ayant abandonné sa cotte de mailles probablement en lambeaux après la bataille, afin de plus efficacement se mettre au travail. Après sa bourde, il songea à ne plus rêvasser devant les courbes de la tatoueuse qui venait de temps en temps leur procurer réponses ainsi que quelques conseils. Malheureusement cette injonction à son propre esprit ne fut pas d'une grande aide, ce qui lui valut de se pincer les doigts ou avoir quelques éraflures en triant les métaux et en pilant le tout.

Erhylion a écrit:

Tes blessures te font toujours mal, Heyra ne m'a pas encore retiré le don qu'elle m'avait fait bien que je n'ai su protéger efficacement les miens, peut être pourrais je te soigner à nouveau?

Torvyän a écrit:

* Il essayera de bien assimiler les différences entre chaque métaux pour un peu plus d'efficacité *

Erhylion s'efforcera de lui apprendre ce qu'il sait déjà, des divers essence de bois des flèches rapportés, des métaux et des minéraux divers, ainsi que des végétaux

Torvyän a écrit:

- Eh bien Erhylion, tu as l'esprit bien ailleurs. Que se passe-t-il ? Ou à qui penses-tu ?...

Citation :

Je ne sais pas mon esprit tend à penser à des badineries alors qu'il ne le devrait pas

Torvyän a écrit:

[i]Le jeune combattant lança un regard du côté du hall, avant de rajouter.
- ...Mais que font-ils là-bas ?

Citation :

Pas la moindre idée!!!

Alors que les deux compagnons sont en plein labeur transpirant sous le poids des pilons et le rythme qu'ils s'imposent l'un l'autre, le combattant et le voyageur entendent des gémissements du hall et le grondement sourd des membres tatoués qui monte en intensité.

Une sorte de sentiment de d'omniprésence de la nature se fond dans l'atmosphère lourde et chargée.

C'est comme si les deux compères se sentaient en plein milieu d'une végétation luxuriante entourés d'animaux.

Alors que les gémissements d'une seule et même voix leurs arrivent aux oreilles, ils n'entendent plus le bruit des pilons qui martèlent les matériaux dans leurs mortiers.

C'est alors que n'ayant pas fait attention, ils entendent le bruit des dernieres marches de l'escalier par où est montée Gikuji qui craquent sous le poids d'un corps.

Une jeune fille aux cheveux très courts étale sa nudité avec naturel et nonchalance.
Ses pieds sont fins et marqués par de multiples petites entailles et autres anciennes blessures, signe qu'elle a l'habitude d'aller nu pieds.
Ses jambes fines et musclées se découpent sur les muscles à demi contractés du fait d'attendre sur les escaliers, à cheval sur deux marches en signe d'attente et marquant une distancde de respect entre elle et les deux invités de Gikuji de peur de les déranger en s'approchant davantage.

Son ventre plat est marqué par une myriade de légers traits noirs qui partent de son intimité pour remonter vers sa poitrine et s'élargir sur ses côtes pour former un glyphe représentant des orchidées enrubannées autour de ronces qui se terminent sur des chats à neuf queues.

Ses seins sont petits et supportent deux yeux de Dragons qui s'étirent en remontant vers ses épaules.

Ses bras musclés sont vierges de tous motifs. Sa main droite tient un baton de combat qui est gravé de quelques dessins artistiques n'ayant aucune signification, mise à part un qui est une écriture stylisée qui veut dire " Heyra est mon guide".

De son visage qui semble radieux et d'une voix douce et connue des deux personnes en face d'elle, elle présente ses salutations :

-" Bonjour, mes seigneurs. Comment allez vous depuis si longtemps?

-" Il est vrai que nous ne nous sommes pas vus depuis longtemps mais je n'aurais jamais pensé que nous pourrions nous croiser dans un lieux aussi surprenant."

Se tournant vers la source de la voix, récupérant sa chemise, qu'il avait abandonné afin d'être plus à l'aise, pour s'essuyer de la sueur, il fait une petite révérence à la jeune Prodige :

Pour ma part, Kor est à la fois petit et immense selon la vision des Voyageurs, donc en une même ville, il n'est point rare de croiser une connaissance. Quant à mon comparse, dit il en le désignant du bout de son pilon, il est en passe de devenir un habitué des lieux.

Mais je me demande néanmoins pourquoi cela vous étonne tant de nous voir ici?

La jeune prodige regarde Torvyän avec respect et admiration devant les tatouages visibles qui ornent sa peau.

Puis Djyllyia se tourne pour être face à ses deux compagnons :

-" En fait, vous sembliez tellement empreints de pureté la première fois où nous nous étions vus que je ne vous imaginais vous laisser aller à recevoir le savoir d'une artiste qui n'est pas forcément bien vus par tous les Dragons et même certains citoyens.

-" Mais, bon, trêve de bavardage. Dites moi plutôt comment vous allez tous les deux et que devenez vous.

-" Vous connaissez Gikuji depuis longtemps? Vous venez vous faire tatouer ou vous êtes juste là pour donner un coup de main?